La data, nouveau levier de la performance industrielle
Pendant des années, la performance industrielle s’est mesurée selon le triptyque classique : coût, qualité, délai. Aujourd’hui, cette logique ne suffit plus. La donnée devient un élément stratégique à part entière. Traçabilité, conformité réglementaire, personnalisation de masse, juste qualité : autant d’exigences qui nécessitent une gestion plus fine de l’information.
« Il ne s’agit plus seulement d’optimiser des machines, mais d’optimiser la manière dont on gère la donnée. » précise Jean-François Gouineau. La donnée n’est plus un sous-produit de l’activité industrielle, elle en devient le moteur.
Savoir ce que l’on mesure et pourquoi
Les entreprises collectent souvent de la donnée sans stratégie claire. « Certaines ont des capteurs partout, des bases de données pleines… et ne savent pas quoi en faire », illustre Cédric Enard. Le point de départ, rappellent les experts de We Network, doit toujours être l’enjeu opérationnel : gain de temps, réduction des coûts, amélioration des flux, etc. À partir de là, on détermine quelles données collecter, comment les structurer, puis comment les valoriser.
Une ressource souvent disponible, mais mal exploitée
Contrairement à une idée reçue, les données ne se trouvent pas uniquement dans les automates ou les systèmes connectés. Une large part d’entre elles existe déjà : sur papier, dans des fichiers Excel, ou via les ERP existants. L’un des enjeux est donc de « désiloter » ces données, de les structurer et de les rendre exploitables à l’échelle de l’entreprise.
Stocker moins, mais mieux
Collecter de la donnée, c’est une chose. La stocker et la sécuriser en est une autre. L’approche doit être raisonnée : stocker uniquement ce qui est utile, choisir le bon niveau de traitement (local, cloud ou edge computing), tout en maîtrisant les coûts économiques et environnementaux.
Quant à la cybersécurité, elle reste une préoccupation majeure. « Même les entreprises non connectées sont vulnérables », rappelle Jean-François Gouineau. La stratégie de sécurité doit reposer sur une analyse des risques : valeur des données, exposition potentielle, nature des menaces. Entre serveur local, cloud sécurisé ou infrastructure hybride, chaque choix implique des arbitrages.
IA et automatisation : pas sans un socle de données fiable et structuré
L’intelligence artificielle est souvent perçue comme une fin en soi. Or, comme le rappellent les experts de We Network, elle ne produit des résultats qu’à partir de données fiables, bien structurées et correctement historisées. L’exemple d’un projet mené dans la maroquinerie industrielle le démontre : une IA de reconnaissance de documents a permis d’automatiser la saisie de données, redéployant ainsi les ressources humaines sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
Quatrium Pays de la Loire : une plateforme d’accélération pour passer de la théorie à la pratique
Pour accompagner les industriels dans leurs transitions numériques, il existe Quatrium Pays de la Loire, une plateforme d’accélération portée par 4 centres de ressources technologiques en Pays de la Loire : Cetim, qui en est le pilote, We Network, Clarté et Proxinnov. Cette plateforme regroupe les expertises et les moyens techniques du Cetim (industries mécaniques), de Proxinnov (robotique et automatisation), de Clarté (réalité virtuelle et augmentée et IA) et de We Network (IoT et digitalisation industrielle).
L’objectif de Quatrium Pays de la Loire: aider les PME à franchir le “dernier kilomètre” de leur transformation digitale.
Dans ce cadre, chaque centre technique a développé un démonstrateur sur ces briques technologiques. Le démonstrateur de We Network repose sur une ligne de production industrielle complète, utilisée pour fabriquer un produit réel – une télécommande – de bout en bout. Ce support sert à illustrer de manière concrète le principe de "continuité numérique" dans l'atelier :
- La commande du client est configurée en ligne,
- L’information est automatiquement transmise à un système MES (Manufacturing Execution System),
- Ce MES pilote différents objets connectés et équipements de la ligne,
- L’opérateur est guidé à chaque étape du processus de kitting et d’assemblage,
- Les outils (ex. : visseuse connectée) remontent en temps réel des données de contrôle (couples de serrage, validation qualité, etc.),
- L’ensemble est centralisé, générant un passeport numérique du produit accessible au client.
Résultat : la donnée saisie une fois (voire captée automatiquement) circule tout au long de la chaîne de valeur – sans ressaisie, sans perte, sans rupture. Et cette donnée est exploitable par tous les métiers de l’entreprise : production, qualité, maintenance, mais aussi marketing, commerce, ou encore gestion de la fin de vie produit.
Ce démonstrateur a une vocation clairement pédagogique et immersive. Il s’adresse aux :
- Directeurs industriels, responsables méthodes, chefs de projet digitalisation,
- Qui veulent voir ce qu’il est réellement possible de faire, sans se lancer à l’aveugle.
L’un des messages clés portés par We Network à travers Quatrium : la digitalisation n’est pas réservée aux grands groupes. Elle peut commencer par des petits pas, même dans une PME sans DSI structurée, et générer rapidement des gains mesurables.
Situé à Angers, ce démonstrateur est ouvert à toutes les entreprises industrielles du territoire, gratuitement. Elles peuvent venir tester, manipuler, échanger avec des experts, et surtout repartir avec des idées concrètes pour initier ou accélérer leur transition digitale.
📌 À retenir :
- La donnée est un levier clé de la performance industrielle, au même titre que la machine ou l’organisation.
- La structuration prime sur la quantité : mieux vaut exploiter correctement des données existantes que de multiplier les capteurs sans vision claire.
- La digitalisation est un prérequis, mais elle peut démarrer par de petits pas, même sans DSI structurée.
- L’intelligence artificielle n’est efficace que si les bases sont solides.
- Des dispositifs concrets comme Quatrium Pays de la Loire permettent de passer de la théorie à la pratique.
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Contactez Jean-François Gouineau, expert en digitalisation industrielle chez We Network :